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Les Gagnants

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GAGNANTS DES BOURSES 2010
En 2010, la Fondation Alter-Ciné a reçu 108 projets de documentaires provenant de 41 pays.



Emad Burnat, lauréat de la
bourse de 10,000$ de la
Fondation Alter-Ciné
 
Emad Burnat, cinéaste palestinien de 39 ans, s'est mérité la bourse de 10,000$ pour son projet documentaire intitulé  5 Broken Cameras .

Résumé du projet

« Quand vous êtes blessé, vous vous souvenez toujours de votre blessure, même après être guéri. Mais quand vous subissez une blessure à la suite de l'autre... vous oubliez les cicatrices. La caméra, elle, se souvient. »

Depuis 5 ans, mon village, Bil'in, à l'ouest de Ramallah, lutte contre le mur de séparation qui gruge son territoire. Au cours de cette période, j'ai eu 5 caméras vidéo différentes : chacune raconte un chapitre de cette histoire, toutes ont été détruites, l'une après l'autre.

J'ai choisi de raconter cette histoire d'un point de vue personnel, celui d'un caméraman qui persiste à filmer malgré les difficultés et les menaces. Ces événements ont pénétré ma vie privée. Quelques jours avant le début de la résistance, mon fils Jibreel est né. Ma famille, mes deux meilleurs amis, tous ont été touchés.

Une nuit, les soldats israéliens ont arrêté le fils de mon oncle, âgé de 11 ans. Mes propres enfants étaient terrifiés, ma femme effrayée de me voir continuer de filmer, croyant que je mettais ainsi en danger la sécurité de ma famille. Après avoir participé à des manifestations contre le mur, mes frères ont été jetés en prison l'un après l'autre, en dépit des tentatives de mes parents pour empêcher l'armée de les emmener. Quand mon ami Adeeb est aussi arrêté, son fils de 14 ans plaide auprès des soldats pour qu'ils le laissent en liberté. Un peu plus tard, on vient m'arrêter chez moi et la Cour me condamne à vivre hors de mon foyer pendant des mois, pour m'empêcher de filmer.

Quand j'ai commencé à filmer, c'était une façon de réagir à ce qui se passait tout autour. Maintenant, c'est devenu une façon de survivre.

 




Lida Chan, lauréate d'une bourse de 5,000$ de la Fondation Alter-Ciné
 
Lida Chan, cinéaste de 30 ans du Cambodge, a remporté une bourse de 5,000$ pour son projet documentaire intitulé « Noces rouges ».

Résumé du projet

Sous le régime du Kampuchéa démocratique (1975-1979), les mariages forcés étaient planifiés à l'échelle du pays et environ 250,000 femmes cambodgiennes en ont été victimes.

Pen Sochan est une paysanne pauvre aujourd'hui âgée de 48 ans. A l'âge de 16 ans, elle a été mariée de force par les chefs khmers rouges de la coopérative agricole dans laquelle elle avait été déportée. Elle a tenté de résister, mais les Khmers rouges ont ordonné que son mari la viole. Elle a vécu toute sa vie avec la honte de cette souffrance intime dont elle n'avait jusqu'à présent jamais pu parler, même à ses proches.

Aujourd'hui, Sochan a décidé de se porter partie civile auprès du Tribunal international chargé de juger les anciens dirigeants khmers rouges. La parole enfin libérée permettra-t-elle à Sochan de retrouver la paix? Sa démarche auprès du Tribunal international, ainsi que la rencontre d'autres victimes et d'anciens khmers rouges, lui redonneront-elles espoir et confiance dans la justice des hommes?

 Noces rouges  montre le cheminement d'une rescapée qui revendique son humanité contre une idéologie et un système qui avaient été conçus pour l'anéantir.

 




Soniya Kirpalani, lauréate d'une bourse de 5,000$ de la Fondation Alter-Ciné
 
Soniya Kirpalani, cinéaste de 47 ans de l'Inde, a remporté une bourse de 5,000$ pour son projet documentaire intitulé « 17 Not-Required Indians  ».

Résumé du projet

« 17 Indiens condamnés à mort pour le meurtre d'un Pakistanais » dans les émirats arabes unis (EAU). Des enquêtes-terrain estiment qu'ils ont été torturés et forcés de signer des confessions. Les preuves présentées en Cour ont été falsifiées. En juin 2010, des avocats pour la défense des droits humains révèlent le plus grand secret de l'ambassade indienne: 1,730 Indiens croupissent en prison dans les émirats arabes unis, 300 sont dans le couloir de la mort. Les sentences sont toutes copiées sur un même modèle: 16 condamnés à mort pour le meurtre d'un homme; 8 autres pour le meurtre d'un autre. Une situation pire que celle de Guantanamo car l'ambassade indienne refuse de prendre ses responsabilités. Pour les EAU, où vivent 80% d'expatriés aux côtés de 20% de natifs, ces procès représentent un test décisif.

Ce film suivra deux histoires interreliées, la première dans les EAU, l'autre dans le nord de l'Inde. Il présentera des points de vue contradictoires sur le procès, véritable partie de poker où se jouent la vie ou la mort. Dans les EAU, deux hommes tentent de prouver l'innocence de leurs frères, et nous révèlent le sort des travailleurs migrants indiens traités en esclaves dans les camps de travail des émirats. Dans le nord de l'Inde, les familles des condamnés luttent pour leur libération. Pyarelal, un tuteur d'anglais de 70 ans qui se bat quotidiennement contre la pauvreté et une cécité progressive, lutte maintenant pour sauver son fils. Ranjeet Kaur, une femme de 24 ans non-scolarisée s'engage dans la lutte pour la justice. En se regroupant, les familles des condamnés trouvent la force d'agir pour qu'on n'oublie pas les leurs entre la tenue des procès.