Lauréat.e.s

Lauréat 2004
Kumaré Txicao
Kumaré Txicao, cinéaste de 27 ans de la nation Ikpeng du Brésil, s’est mérité une bourse de 10 000 $US pour son projet documentaire intitulé Le Jour où j’ai vu l’homme blanc . Le jury composé de sept membres a souligné l’importance de ce projet qui racontera un moment crucial dans la vie des indiens Ikpeng et leur lutte actuelle pour récupérer leurs terres ancestrales. Un film qui, par un traitement original mariant tristesse et humour, présentera l’autre version de l’histoire, racontée du point de vue des autochtones et par un cinéaste autochtone.
RÉSUMÉ DU PROJET
Le premier contact entre les Indiens Ikpeng et les Blancs eut lieu en 1965. À l’époque, cette tribu se réduisait à un groupe d’une centaine de personnes, qui vivaient isolées sur les rives du Rio Jatobá, dans le Mato Grosso, au Brésil. Quarante ans après s’être confrontés à l’inconnu le plus absolu, adultes et vieillards Ikpeng se rappellent encore ce moment qu’ils racontent avec un mélange de tristesse et d’humour, teinté de nostalgie pour un temps où les Blancs étaient inconnus, où ils vivaient totalement libres et autonomes sur leurs terres ancestrales.
Le Jour où j’ai vu l’homme blanc se propose de donner, pour la première fois, la parole aux Ikpeng, de leur permettre de raconter la rencontre avec l’homme Blanc, moment décisif et irréversible de leur vie. Cela nous permettra de découvrir une autre version de cette histoire, dans une inversion des rôles où les Blancs deviennent les étrangers.
Tout d’abord nous avons été très surpris d’avoir reçu la bourse de la Fondation Alter Ciné parce que nous ne savions pas que notre histoire pourrait intéresser des gens de si loin et qui ne nous connaissaient pas avant. Cela nous a beaucoup motivés à poursuivre le travail. Matériellement, cela a permis de rémunérer la communauté pour sa participation active dans le film. Nos parents et grand-parents, en plus d’être les narrateurs du film, nous ont guidés dans les choix que nous avons faits des scènes à dramatiser. Ils ont aussi dirigé ces scènes. C’était donc important pour nous de rétribuer leur participation. « Mon premier contact » est un film fait au pluriel et je pense que beaucoup de sa force est là. Nous remercions la Fondation Alter Ciné d’avoir cru à notre projet et de nous avoir soutenus.
– Kumare Ikpeng